Instructions de l’activité : vous devez tout d’abord réviser la différence entre les deux types de plan en lisant le 1, 2 et 3. Puis vous devez faire l’exercice 1 et l’exercice 2.
1. Les deux grands types de plan
Il y a deux grands types de plan possibles. D’une part, les plans où l’on analyse un phénomène (les plans « analytiques »). D’autre part, les plans où l’on apprécie la pertinence d’une thèse, ou l’on débat d’une idée (les plans « dialectiques » ou plans « débat »).
Il n’y a pas de règle particulière pour construire un plan analytique. Le plan dépendra, en effet, du phénomène à analyser. Il existe des « trucs » de plan, comme I) Court terme II) Long terme ; I) Avant II) Après ; I) Causes II) Conséquences ; I) Constat II) Explication, etc. Toutefois, ces « trucs » sont le plus souvent utiles uniquement pour les sous-parties. Pour les parties, le plan reflète toujours la logique du phénomène à analyser.
Par contre, les plans « dialectiques » sont tous organisés de la façon suivante : I) Thèse II) Limites de la thèse. Ils suivent donc une logique du type : I) Oui II) Mais.
Il arrive parfois que les candidats fassent un plan dialectique pour répondre à un sujet de type analytique. Cela les condamne à une note médiocre, puisque seul le I (où ils développent la thèse) répondra au sujet. Plus rarement, l’inverse se produit : une partie entière fera alors défaut défaut -celle appréciant les limites de la thèse du I.
Depuis la réforme de l’épreuve du bac, les sujets à plan « dialectique » sont devenus minoritaires. Aucun raisonnement de l’Épreuve composée n’a, jusqu’à présent, impliqué un plan de ce type. Un tiers environ des sujets de dissertation ont appelé un plan de ce type.
Par conséquent, il est presque certain que la partie « raisonnement » d’une EC est de type analytique. Il y a, par contre, une chance réelle que le sujet de dissertation implique un plan débat.
Il est relativement aisé de savoir si un sujet est de type analytique ou dialectique (même si on ne connaît rien au sujet en question). Il y a, en effet, des « marqueurs » propres à chacun de ces deux types de sujet.
2. Le cas des sujets à plan dialectique
Un sujet appelle un plan dialectique si :
-On peut répondre par oui ou par non à la question du sujet.
Exemple : Une croissance soutenable est-elle possible ? On peut répondre oui ou non à cette question (Oui, elle l’est. Non, elle ne l’est pas). Le plan sera donc du type : I) Oui, c’est possible II) Mais il y a des limites. Autre exemple : L’école permet-elle la mobilité sociale ?
-Le sujet débute par « dans quelle mesure ». Si on vous demande de dire dans quelle mesure quelque chose est vraie, il faut en effet indiquer : I) que cette thèse est vraie II) mais pas toujours (les limites de la thèse).
Exemple : Dans quelle mesure la croissance est-elle compatible avec le développement durable ?
-Le sujet contient « toujours » « nécessairement », ou un adverbe du même type, qui laisse entendre que la thèse n’est pas nécessairement vraie, et qu’il s’agit donc d’en évaluer la pertinence.
Exemple : Le libre échange est-il nécessairement favorable à la croissance ? Autre exemple : Le libre-échange est-il toujours favorable à la croissance ? La réponse à ces sujets est nécessairement dialectique, puisqu’ils impliquent de dire I) Le libre-échange est favorable à la croissance II) Mais il ne l’est pas nécessairement/toujours (limites de la thèse).
3. Le cas des sujets à plan analytique
Les sujets qui impliquent un plan analytique demandent d’expliquer, d’analyser, de rendre compte d’un phénomène. Ils invitent donc, plus ou moins explicitement, à développer une explication/analyse.
-Les cas les plus évidents sont les sujets qui utilisent les verbes « montrer », « expliquer », « analyser ».
Exemples : Vous analyserez la contribution de l’école à la mobilité sociale. Vous montrerez que le libre-échange est favorable à la croissance. Montrez que le libre-échange est favorable à la croissance. Vous expliquerez que le libre-échange est favorable à la croissance. Ces sujets sont également affirmatifs (ce ne sont pas des questions), ce qui est un autre signe qu’il faut analyser une thèse, qui n’appelle aucun débat.
-Les sujets qui débutent par « comment » sont également de type analytique -puisqu’ils vous demandent de montrer « comment » un certain phénomène se développe -et non pas de mettre en débat son existence ou sa pertinence.
Exemples : Comment le libre-échange est-il favorable à la croissance? Comment l’école contribue-t-elle à la mobilité sociale ?
-Les sujets qui débutent par « Quel est le rôle/l’effet/les déterminants de X ? ».
Exemple : Quels sont les effets du progrès technique ? Autres exemples : Quels sont les déterminants de la mobilité sociale ? Quel est le rôle de l’école dans la mobilité sociale ?
Certains sujets appelant des plans analytiques n’ont pas d’ « indicateurs » aussi clairs, mais il est généralement très facile de les repérer.
4. Exercice n°1
De quel type sont les sujets suivants (tous tirés des annales de l’année dernière) ?
1. Quelle est la contribution de l’école à la cohésion sociale en France aujourd’hui ?
2. Quels sont les effets de l’évolution de la structure des professions sur la mobilité sociale ?
3. Vous montrerez comment le progrès technique favorise la croissance économique.
4. Dans quelle mesure le recours au protectionnisme est-il souhaitable ?
5. Vous montrerez par quels moyens les pouvoirs publics mettent en oeuvre la redistribution.
6. L’école favorise-t-elle la mobilité sociale ?
7. Vous montrerez que la politique climatique repose sur la complémentarité de différents instruments.
8. Par quelles stratégies les firmes multinationales cherchent-elles à accroître leur compétitivité ?
9. Vous montrerez que les conflits sociaux peuvent favoriser la cohésion sociale.
10. Dans quelle mesure les variations de la demande expliquent-elles les fluctuations économiques ?
11. Vous montrerez que la famille contribue à l’intégration sociale des individus.
12. Dans quelle mesure la croissance économique peut-elle être soutenable ?
13. Montrez les effets de l’évolution de la structure par catégories socioprofessionnelles sur la mobilité sociale.
14. Comment rendre compte aujourd’hui de la structure sociale en France ?
15. Vous expliquerez que la constitution d’une union économique et monétaire a été une étape importante de l’intégration européenne.
16. Quels sont les déterminants des stratégies d’internationalisation de la production des firmes multinationales ?
17. Vous montrerez que les conflits sociaux peuvent être un facteur de cohésion sociale.
18. Le chômage remet-il nécessairement en cause l’intégration sociale ?
19. Vous montrerez comment l’augmentation du capital physique contribue à la croissance.
20. Comment les sociétés où s’affirme le primat de l’individu parviennent-elles à créer du lien social ?
21. Vous montrerez que les inégalités peuvent avoir un caractère cumulatif.
22. Pourquoi les frontières entre les classes sociales ont-elles tendance à se brouiller ?
23. Vous expliquerez pourquoi les trois types d’instruments utilisés en matière de politiques climatiques sont complémentaires.
24. Quels rôles jouent les conflits sociaux dans le changement social ?
25. Montrez que le salaire ne dépend pas que du marché du travail.
26. Comment les pouvoirs publics peuvent-ils favoriser l’égalité ?
27. Vous mettrez en évidence les principaux facteurs expliquant les choix de localisation des firmes multinationales.
28. Montrez que la diversité des formes du chômage peut orienter les politiques de l’emploi.
29. Vous montrerez que la conflictualité joue un rôle important dans la cohésion sociale.
30. Comment les politiques climatiques peuvent-elles permettre de préserver l’environnement ?
31. Vous montrerez comment les pouvoirs publics peuvent réduire les inégalités économiques.
5. Exercice n°2
Transformez les sujets suivants en un sujet de l’autre type.
1. Vous montrerez comment les pouvoirs publics peuvent réduire les inégalités économiques.
2. Comment les politiques climatiques peuvent-elles permettre de préserver l’environnement ?
3. Comment les pouvoirs publics peuvent-ils favoriser l’égalité ?
4. Pourquoi les frontières entre les classes sociales ont-elles tendance à se brouiller ?
5. Dans quelle mesure les variations de la demande expliquent-elles les fluctuations économiques ?
6. Le chômage remet-il nécessairement en cause l’intégration sociale ?